La mythologie grecque transforme les plantes en allégories des passions, destructrices mais éternelles. La beauté est un péril, la beauté est un poison. Et du sang versé par les coupables victimes, nymphes, bergers ou divinités, jaillissent les fleurs vénéneuses.
Narcisse, la fleur d’eau, naquit de la vanité du jeune homme mort noyé pour avoir trop voulu admirer son propre reflet plutôt qu’Echo, la nymphe des sources. La pivoine symbolise la honte de Péone, punie par les dieux pour son impudeur. Ainsi, la grâce triviale de certaines fleurs n’aurait pour fonction que de rappeler aux misérables mortels que nous sommes le sort réservé à ceux qui ont eu la prétention de jouir de leur beauté - ou de celle des autres.