Infragilis ◑ with Hicham Berrada and Sylvain Courrech du Pont

Infragilis invades the space of the Palais de Tokyo with the indefinitely transient forms of sand dunes. The exhibition presents a film in which a white desert progresses between the Palais de Tokyo’s rotunda columns and the robotic aquarium in which the miniaturized dunes are reproduced and filmed.

in group show Le rêve des formes
Curated by Alain Fleischer and Claire Moulène.

Infragilis ◑ with Hicham Berrada and Sylvain Courrech du Pont

Infragilis invades the space of the Palais de Tokyo with the indefinitely transient forms of sand dunes. The exhibition presents a film in which a white desert progresses between the Palais de Tokyo’s rotunda columns and the robotic aquarium in which the miniaturized dunes are reproduced and filmed.

in group show Le rêve des formes
Curated by Alain Fleischer and Claire Moulène.

Comment naissent les déserts ? Cette question est de celles dont la réponse permettrait, au besoin, de reconstruire des mondes ; de celles qui nécessitent d'inventer un art et une science sans emphase, qui interrogent non seulement la vie et la mort des formes mais aussi la vie des formes qui ne meurent pas, qui demeurent fluides et mouvantes et ainsi, jamais ne s'épuisent ni ne disparaissent. Une vision, accessible à l'œil humain, de ce qu'il n'a jamais jusqu'à présent pu percevoir, issue de l'harmonie discrète entre machine, maquette et sable.

Un aquarium robotisé, un modèle réduit de l’espace du Palais de Tokyo, les dunes elles-mêmes miniaturisées (elles mesurent quelques centimètres) – trois éléments réservés qui prennent sens par ce qu'ils génèrent ensemble : aux abords des colonnes, des perturbations naissent dans le champ de dunes, dont la structure immanente rencontre celle, ouverte, adaptable, du musée. L'œuvre qui en résulte traduit un espace et un temps inhumains en une temporalité par nous perceptible.

La lente activité de la machine et du champ de dunes, telle qu'elle a lieu dans le modèle réduit du musée, est enregistrée dans l'espace même du Palais ; une seconde de film correspond à environ 8 minutes dans l'aquarium. Les images sont accessibles à distance, à l'instar de la machine qui peut être contrôlée et programmée de loin – il est possible de modifier les contraintes de distribution du sable, de faire varier la taille et le nombre des dunes ; cependant l'action humaine, si elle est indispensable, demeure périphérique, presque invisible. Tout à sa discrétion, afin que l'esprit comme le musée s'ouvrent à des formes inhumaines, à une intelligence d'une autre nature.

Jakuta Alikavazovic